Scandales en escadrille

L'ancien président français Jacques Chirac disait que les emmerdes volaient toujours en escadrille, cet adage a prouvé sa véracité à Maurice en 2020.


L'année 2020 a été une année riche en évènements les uns plus tragiques que les autres, un euphémisme me diriez vous.

La pandémie dont fait face le monde actuellement est une première pour la jeune génération, ceux qui n'ont jamais connu aucune guerre, le covid-19 est responsable de presque deux millions de décès.

Sur le plan économique l'impact du covid 19 a été extrêmement néfaste. Le PIB mondial devrait se  contracter d'environ 5% en 2020 fragilisant de nombreuses entreprises partout dans le monde obligées parfois à avoir recours aux licenciements.

Heureusement que l'espoir a refait son apparition avec la mise sur le marché de deux vaccins issus des laboratoires Pfizer Biontech et Moderna.

D'ailleurs après les Etats Unis,  le Royaume Uni, La France vient tout juste de démarrer son programme de vaccination.

En sus du covid 19 et de ses méfaits économiques, Maurice a été ébranlé par plusieurs scandales politico financiers les uns plus absurdes que les autres.

Après des allégations de pots de vins au sujet d'un contrat alloué par le CEB à la firme danoise BWSC plus connu comme "l'affaire St Louis" entraînant dans son sillage la révocation du vice premier ministre d'alors Ivan Collendavelloo, nous attendons toujours le dénouement de cet imbroglio.

Ensuite nous avons eu droit à un des pires cas de corruption de l'île avec l'acquisition d'équipements médicaux à des coûts faramineux par la STC alors que l'épidémie battait son plein et que quelques uns de nos concitoyens luttaient pour leur survie.

En effet, des contrats aux montants exorbitants ont été alloués à tort et à travers sans suivre les procédures de bonne gouvernance à des entités n'ayant aucun lien avec l'importation d'équipements médicaux. 
Quelle fut notre stupéfaction d'apprendre que certaines quincailleries s'étaient reconverties en spécialiste d'équipements médicaux en deux temps trois mouvements.

Imaginez le ministère de la santé en France octroyant des contrats de fournitures d'équipements médicaux à Bricomarché et Leroy Merlin à des prix anormalement élevés. Le ministre de la santé aurait été sommé de déguerpir plus vite que son ombre qu'il soit complice de  quelconque manigance ou pas. 
Mais ici la politique de "pas moi sa li sa ta" est un sport national de haut niveau depuis plusieurs années déja. Il est certain qu'il y a une inversion de valeurs chez beaucoup de nos politiciens. Il semblerait que l'honneur d'un homme se mesurerait dorénavant par le poste qu'il occupe et non par ses principes et son intégrité. Cette tendance est une des causes invraisemblables de la détérioration de notre modèle sociétal.

Dans ce cas précis, le directeur de l'ICAC a décidé de prendre les choses en main. Il faut souligner que certains de ceux qui ont bénéficié de ces juteux contrats au détriment des contribuables ont été arrêtés. Mais on attend avec impatience que toute cette affaire soit élucidée rapidement afin que les coupables soient mis sous les verrous.

Un malheur ne venant jamais seul, il y a eu l'épisode du naufrage du Wakashio qui fut un drame pour notre écosystème. Heureusement que les citoyens de tout bord ont mis la main à la pâte pour éviter le pire. Chaque mauricien peut être fier de cet élan de solidarité dont il a fait preuve.
Plusieurs dysfonctionnements ont été relevés à propos de ce drame. 
Apparemment l'enquête suit son cours et il serait fastidieux de revenir sur ce drame ici. 

Suite à cette catastrophe écologique, plusieurs manifestations pacifiques furent organisées  sous la férule du citoyen Bruno Laurette  pour protester contre cet énième scandale. Ce fut la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les mauriciens constatant l'impuissance des membres de l'opposition décidèrent d'exprimer leur mécontentement vis à vis du gouvernement.

Beaucoup trouvèrent en Bruno Laurette à cette époque leur Moïse, qu'il allait à lui seul guérir notre île de tous ses maux et sauver ainsi son peuple car dans les moments de désespoir, l'être humain se tourne vers celui ou celle qui pourrait rectifier sa destinée qui s'embourbe dans un gouffre sans fin.
Sa stratégie était d'organiser des marches certes pacifiques couplées à une multitude de dépôts de plaintes  mais hélas il n'a jamais réussi à faire vaciller le pouvoir en place d'un iota mais il faut tout de même saluer son courage et sa détermination. Soulignons qu'il continue à persévérer dans sa démarche qui commence à servir d'exemple pour beaucoup.

Tel un scénario de série b, récemment nous avons eu l'honneur de suivre en avant première "l'Angus Road saga". Les éléments produits par l'avocat Roshi Bhadain à travers les médias interpellent surtout qu'en face les arguments sont loin de convaincre.
Cette affaire a surtout mis en exergue les dysfonctionnements du parlement mauricien qui est l'antre de la démocratie. Il est vrai que nous assistons à une déchéance perpétuelle du niveau intellectuel des parlementaires depuis des années. En effet les mauriciens assistent quotidiennement malgré eux aux déjections verbales de certains. De quoi nous rendre nostalgique de l'éloquence d'un Sir Harold Walter entre autres à une certaine époque, certes révolue.

Le but du président de l'assemblée nationale tout en pratiquant une politique partisane alors que sa fonction requiert une attitude neutre est d'établir des records en matière de suspension de parlementaires du camp adverse. 

La stratégie du speaker de l'assemblée nationale est cousue de fil blanc: museler les 2 membres de l'opposition qui embrarassent systématiquement la majorité parlementaire. D'ailleurs le député Shakeel Mohamed en a fait les frais, se sentant lésé de ne pouvoir siéger à l'assemblée nationale pour faire honneur à sa fonction, il a porté l'affaire en justice.

Le leader de l'opposition Arvind Boolell et son acolyte Shakeel Mohamed torpillent les ministres de la majorité de PNQs mais pour bon nombre d'entre eux de piètre niveau, les réponses sont à des années lumière à la hauteur, leur malaise est souvent palpable. Qui mieux que le speaker pour venir à leur rescousse......

L'écart entre un état autoritaire et une dictature est infime, à peine l'épaisseur d'un trait.

Un nouveau paradigme 

Au parlement, le plan d'action de la majorité semble désormais clair: museler l'opposition,  plus particulièrement deux de ses membres en l'occurence Arvind Boolell et Shakeel Mohamed.
Les autres membres sont quasi inexistants dans les débats parlementaires, leurs propos pèsent à peine quand ils daignent s'exprimer.

Les trois leaders des partis de l'opposition sont aujourd'hui dépassés. Les actions menées par le néophyte Bruno Laurette ont eu plus d'impact que leurs innombrables discours prolixes.
Souvenons de cette foule immense lors des marches pacifiques il y a quelques mois.....
Ces rassemblements ont démontré que les différents partis de l'opposition n'ont plus le vent en poupe. Il faut impérativement qu'ils se réinventent ou qu'ils se retirent au profit de la nouvelle génération.

Comment Navin Ramgoolam peut-il encore prétendre être le leader du PTR. L'ancien premier ministre a été rejeté lors de deux scrutins consécutifs dans deux circonscriptions différentes. Pourquoi n'en vient-il pas à la conclusion que son règne à la tête du pays est terminé. Tant qu'il sera à la tête de son parti, Pravind Jugnauth pourra dormir sur ses lauriers en ce qu'il s'agit du PTR comme adversaire politique.
Navin Ramgoolam doit impérativement se retirer de la politique active car aujourd'hui il demeure un handicap pour le parti travailliste. Il est impératif qu'à la tête de l'exécutif du PTR il y ait un pouvoir bicéphale avec Arvin Boolell et Shakeel Mohamed afin de donner une nouvelle impulsion au parti, mais c'est du domaine de l'utopie me diriez vous... 

Paul Bérenger est incontestablement le dernier des mohicans sur la scène politique. Qu'on l'apprécie ou pas, jusqu'à preuve du contraire, l'homme a toujours été honnête dans tous les sens du terme.Beaucoup ont déserté le MMM, qualifiant leur leader de dictateur au sein des instances du parti mais Paul Bérenger a le mérite d'être toujours resté cohérent dans son attitude.

Mais aujourd'hui, malheureusement ce n'est plus lui l'homme du renouveau. Que ce soit au parlement ou ailleurs, il n'a plus son énergie d'antan, ses prises de parole sont de moins en moins percutantes.
Après tant d'années de présence politique, sans Paul Bérenger, le MMM pourrait connaître un destin semblable au PMSD post Gaëtan Duval, un parti errant, voguant d'alliance en alliance dont l'unique but est de subsister.

Le coq est devenu une mouette au fil des années avec XLD à sa tête. Feu Gaëtan Duval doit se retourner dans sa tombe. Xavier Luc Duval me tend la perche pour persifler. Depuis des années je m'efforce en vain à lui trouver une qualité mais cela s'avère être une tâche ardue.
La présence de XLD sur l'échiquier politique au niveau national demeure néanmoins insipide. Ce sont sans aucun doute ses différentes alliances en opportuniste qu'il est qui lui ont permis d'occuper des fonctions ministérielles importantes durant toutes ces années. Malgré les opportunités qui lui ont été offertes, il n'a jamais brillé, en même temps, comment pourrions nous avoir un seul instant imaginé qu'il aurait l'étoffe pour éclipser un Rama Sithanen aux finances.

Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César: c'est tout de même suite à son divorce du MSM  que le bureau du DPP a réussi à garder son indépendance. Cependant une question subsiste: a-t-il démissionné du gouvernement pour une question de principe? Ou avait il senti le vent tourné à cette époque et avait il voulu saisir cette opportunité pour rejoindre le PTR? Ce n'est pas le propos du jour me diriez vous. C'est toute la population mauricienne qui est sortie gagnante de cet épisode qui aurait pu être tragique pour la démocracie.

Les circonstances actuelles et la réaction des mauriciens aux évènements de ces derniers temps plaident pour une nouvelle offre sur le plan politique; un nouveau modèle social et économique.

L'enseignement que nous pouvons tirer de ces nombreux évènements déplorables dus d'une part à une incompétence hors pair ainsi  qu'à de la corruption à tout va est que les partis politiques traditionnels sont désormais "has been", la société mauricienne veut un renouveau total de la sphère politique.

Les trois mousquetaires

Roshi Bhadain intervenait en tant qu'avocat au sein de l'enquête judiciaire pour faire la lumière sur le décès de Soopramanien Kistnen et fit mention de ces fameux agents politiques communément appelé les "roder boute"  souvent suspendus aux promesses fallacieuses des politiciens qui n'hésitent pas à les utiliser comme des "Gavroches". Ces fameux "roder boute" sont presque toujours à la recherche absolue d'argent facile qui attire malheureusement trop de gens qui fréquentent le giron politique. Leur but ultime est de pouvoir se remplir la besace quitte à bafouer leurs propres valeurs si tout au moins ils en ont et prendre cette voie qui mène vers l'illégalité, pour ultimement vendre son âme au diable.

Sur les ondes d'une radio, Roshi Bhadain a fait le vœu de réunir au sein d'un mouvement autour de lui Shakeel Mohamed ainsi que l'iconoclaste et très talentueux Rama Valayden. C'est un bon début pour travailler sur une nouvelle offre politique . Ils ont démontré qu'ils ont la volonté et les compétences requises pour combattre l'injustice. Ils n'ont aucune dette envers le régime en place, synonyme d'une liberté de parole contre toute forme d'intimidation et une légitimité pour procéder à l'assainissement de notre île.

Cependant il leur faudra ratisser large afin d'attirer un maximum de compétences dans tous les domaines, plus qu'un mouvement, le lexique le plus approprié serait un incubateur d'idées rénovatrices. 

Redresser Maurice sera un travail de longue haleine car il faudra sans conteste tout revoir de fond en comble afin d'offrir aux mauriciens un projet économique et sociétal digne de ce nom. 

Il serait plus que nécessaire de faire appel au dernier ministre des finances digne de ce nom que le pays ait connu: Rama Sithanen ainsi que d'autres économistes souhaitant collaborer pour remettre notre économie sur les rails.
Pourquoi ne pas apporter les amendements nécessaires afin que les ministres des finances et du tourisme ne soient pas forcément des élus du peuple comme cela fut le cas jadis pour l'attorney general.

Les cerveaux mauriciens souhaitant apporter leur pierre à l'édifice ne voudront pas forcément se jeter dans l'arène politique.


.........Homicide ou suicide de Soopramanien Kistnen

Cette affaire qui a défrayé la chronique a fait frémir plus d'un. Il est très probable que le non moins  célèbre détective d'Agatha Christie; Hercule Poirot aurait eu du fil retordre pour résoudre cette énigme.
Concernant le fait qu'une unité de la police ait bâclée l'enquête sur le décès de Soopramanien Kistnen, le deputy commissioner of police Heman Jangi a donné une explication qui semble plausible lors de sa conférence de presse.

Il y a quelques temps au tribunal de Moka, un médecin légiste a affirmé sous serment qu'il était quasiment impossible qu'avec une telle dose de péthidine dans le sang que Soopramanien Kistnen ait pu s'immoler. Le DCP Heman jangi est venu confirmer cette version face à la presse en confirmant que ce n'était pas un cas de suicide.

Les propos d'Heman Jangi selon lesquels il irait au bout de son enquête et que nul n'est au dessus de la loi procurent un soulagement dans un environnement dominé par le silence de ceux qui ont le devoir de prendre la parole dans de telles circonstances.

La confiance se gagne par les actes et non les paroles, le temps est un excellent juge qui se trompe pas.

Il faut tout de même souligner que la majorité des ces hommes et femmes en uniforme sont consciencieux malgré le manque de moyens dont ils doivent souvent faire face. 

Nous avons appris avec consternation durant l'enquête judiciaire initiée pour faire la lumière sur le décès de Soopramanien Kistnen que les données des caméras du"safe city"  ne sont conservées que pour une durée de 30 jours.

Pire encore, le quiproquo entre la police et Mauritius Telecom au sujet du stockage des images des caméras. 

Ce degré d'amateurisme est inqualifiable surtout que le projet de "safe city" a coûté la bagatelle de 19 milliards de roupies aux contribuables...... Est ce vraiment de l'amateurisme en fin de compte?

Il nous faudra attendre le 15 janvier à la reprise de cette enquête judiciaire pour prendre connaissance de nouveaux éléments afin de compléter ce puzzle.


La loi du silence 

Le mépris de certains membres de la majorité gouvernementale vis à de ceux qui les ont installés dans ce qui  selon eux est un trône est consternant. Tout en étant convaincu  qu'ils n'ont aucun compte à rendre à quiconque, oubliant souvent qu'ils sont de passage, ils ne sont jamais avares de discours péremptoirs. 

Le cas de Yogida Sawminaden est un exemple parfait pour illustrer ce cas de figure.

L'épouse de feu Soopramanien Kistnen a effet porté plainte contre ce ministre à travers divers instances judiciaires, preuves à l'appui pour dénoncer un emploi fictif, elle a même été jusqu'à jurer un affidavit en cour. Etonnamment, il n'a jamais fait fait l'objet d'aucun interrogatoir.....

Ce ministre toujours en place fait actuellement face à une procédure de "private prosecution" logée à son encontre par Mme Kistnen qui a usé de son dernier recours afin que Yogida Sawminaden apporte des éclaircissements devant la justice.
Refusant de se tenir dans le box des accusés lors de la première audience, il n'aura pas le choix lors de sa prochaine comparution en janvier, tel a été décidé par la magistrate soulignant au passage que "nobody is above the law".

Yogida Sawminaden demeure présumé innocent, cela reste un fait. En revanche, c'est consternant que lors d'une prise de parole récemment au cours d'un rassemblement socioculturel qu'il  ait l'outrequidance de parler de complot contre lui ainsi que le gouvernement au lieu d'être factuel concernant les accusations dont il fait l'objet. 

Que ce soit Yogida Sawminaden, Pravind Jugnauth ou autres, ils ont le devoir de mettre tout en oeuvre afin de dissiper toute trace de doute dans l'esprit de leurs compatriotes et s'abstenir de faire de tenir des propos véhéments envers ceux qui les dérangent dans le but d'instaurer un climat de peur. 

Mais aujourd'hui, les mauriciens ne sont plus effrayés par des menaces, pour preuve ils n'hésitent pas à exprimer leur colère sur les réseaux sociaux quand cela s'avère nécessaire, la presse dans son ensemble ainsi que la majorité des chaînes radiophoniques continuent à nous informer malgré les menaces dont ils sont victimes....

Le dernier exemple en date est le consortium d'avocats qui contribuent gratuitement à ce que cette enquête judiciaire finisse par démontrer ce qui s'est réellement passé dans le cas du décès de Soopramanien Kistnen. Ces avocats donnent de l'espoir au peuple mauricien, en effet, tout n'est pas perdu.

Le naufrage économique

Ceux de ma génération se souviendront sans doute de l'émission intitulée "La Chasse Aux Trésors" avec feu Philippe de Dieuleveult. S'il était toujours parmi nous malgré tout son talent, imaginons l'espace d'un instant qu'on lui avait lancé ce défi: trouver une bonne mesure économique prise par Renganaden Padayachy depuis qu'il est ministre des finances. Philippe de Dieuleveult aurait sans aucun doute mordu la poussière.......

Notre ministre des finances s'est mis dans la peau de Michel Rocard, celui qui a introduit la CSG(Contribution Sociale Généralisée) en France sous le règne de François Mitterrand. Le problème est que notre Michel Rocard local est à contre courant; le covid-19 ayant affecté l'économie mondiale, aucun gouvernement digne de ce nom n'a pris des mesures pour augmenter la recette fiscale après une telle calamité. Bien au contraire, pour ne citer qu'eux: La France ainsi que l'Allemagne mettent tout en œuvre afin de relancer leur économies respectives avec un plan de soutien ainsi qu'un plan de relance.   

En France le plan de relance a pour titre "construire La France de 2030 d'un point de vue: écologique, sociale et économique", peut on espérer que Rengaden Padayachy prenne aussi exemple sur les mesures prises aujourd'hui dans l'hexagone et mettre en suspens la CSG Rocardien des années Mitterrandistes.

Un plan de soutien consiste à distribuer de l'aide aux entreprises sans vision pour l'avenir alors qu'un plan de relance est la construction de l'avenir avec des investissements productifs, capital pour une économie saine et prospère.

Le coup de grâce pour les entreprises vient de la compensation salariale qui impactera le cash flow des entreprises déja déficitaires pour bon nombre d'entre elles. 

Alors que les réserves de la banque centrale sont en train de fondre comme neige au soleil, l'homme à la manette au ministère des finances décida sur un coup de tête de baisser les taxes sur les véhicules neufs afin de booster les ventes tout en ayant pour effet encore une fois de mettre un peu plus de pression sur nos réserves en devises.

Pour être honnête, je pense que tout citoyen ayant fait un peu d'économie durant leur cycle secondaire aurait un mal fou à suivre la logique de Renganaden Padayachy.

Le liens incestueux entre notre banque centrale et le Trésor vont peu à peu porter préjudice à notre économie, dans une démocratie digne de ce nom, une banque centrale se doit d'être indépendante. 
La principale mission de la banque centrale demeure la gestion de la politique monétaire. Mais il semble de plus en plus probant que nous allons vers une banque centrale qui n'a plus aucune utilité.

N'oublions pas les 60 milliards de roupies levés sur les marchés des capitaux que notre banque centrale a fait don au gouvernement sans aucune contrepartie..... Notre modèle économique serait-il devenu le Vénézuela?

En ce moment il n'est un secret pour personne que la banque de Maurice fait tourner la planche à billets à volonté (après avoir fait don 60 milliards de roupies) mais elle n'est ni la banque centrale américaine ou encore moins la banque centrale européenne. Laissons de côté la puissance économique, c'est surtout que la monnaie locale demeure la roupie et non le dollar ni l'euro.

Faisant face à une balance commerciale déficitaire, en sus de la monnaie locale qui se déprécie à vitesse grand v, le taux d'inflation n'a d'autre solution que de se mettre à flamber.

Tout en injectant de la liquidité sur le marché, la banque de Maurice, comment peut-elle simultanément réduire la masse monétaire pour maîtriser l'inflation. C'est le parfait exemple du pompier pyromane. Remonter les taux d'intérêts actuels afin de contrôler l'inflation impacterait la consommation et serait un contresens de la politique économique actuelle du ministre des finances.

Dans le contexte actuel, faire de la relance avec une politique de consommation à outrance s'avère dangereux, sachant qu'il y a eu une érosion de l'épargne au fil des années.

La dangerosité de cette stratégie est que nous rentrerons dans la spirale de l'endettement tout en accentuant notre déficit commercial un peu plus chaque jour.

Dans sa dernière édition, le MCB Focus prévoit un taux d'épargne/croissance en 2021 @  8% alors qu'à titre de comparaison en France il est à plus de 18%. 

L'épargne est un matelas pour l'investissement.

La dette publique se situera autour de 80% sous peu. L'endettement en lui même n'a rien d'exceptionnel à une condition principale: qu'il y ait des réformes structurelles favorisant l'investissement et par ricochet la croissance.

Sans un plan d'action immédiat nous allons sans aucun doute tout droit vers l'inéluctable.


























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