Un chef de tas

 

Pravind Jugnauth ne changera pas de cap, il continuera de conspuer contre ceux qui manifestent pour une vraie démocratie, après tout pourquoi cesser de jeter le discrédit sur ses opposants, et ce en termes méprisants. 

Sa stratégie, n'est elle pas symptomatique du vice de celui qui se prétend forcément vertueux? 

La pensée convenue serait d'imposer, à coup de matraquage médiatique comminatoire, une sorte d’idée toute faite: il serait interdit de critiquer le gouvernement, sous peine d’être coupable de reconstitution de ligue factieuse. 

Un chef d'état digne de ce nom aurait entendu cette colère exprimée par une partie de son peuple mais pas notre chef de tas qui a fait le choix de la surdité pour ne pas dire l’absurdité dans ce cas précis, l’utilisation d’un sonotone pourrait s’avérer inconfortable au vue de la stratégie choisie. 

En effet, le chef du gouvernement semble convaincu que son socle électoral ne faisait pas partie des citoyens ayant exprimé leur colère contre lui. D'ailleurs ces temps-ci, il privilégie les prises de parole uniquement lors des réunions socio culturelles afin de consolider sa base  majoritairement issue des régions rurales qui en passant éprouve  une dilection à toute épreuve pour lui. 

Sa stratégie de cliver l'électorat s'avère dangereuse car ayant opté pour être le premier ministre d'une fraction de la population uniquement, il vient déverser de l'huile certes frelatée sur un début de braise.

Essayons l'espace d'un instant d'imaginer que Pravind Jugnauth ait trouvé une stature de chef d’état: il aurait organisé différentes rencontres avec les citoyens pour leur dire qu'il avait compris leur colère contre la corruption, le pillage des deniers publics, le népotisme et toutes formes d'injustice et que sa mission serait désormais de tout mettre en œuvre dans l’unique but d'assainir tous les compartiments de l'administration publique. 

La réalité est hélas toute autre: à la suite du déclin intellectuel et moral de cette majorité largement déconsidérée par son attitude désastreuse et de son arrogance crétine; mais ses invectives et ses malédictions excommunicatrices ont beaucoup perdu de leurs effets mortifères dû à la détermination de certains de nos compatriotes à se transformer en rempart contre toute dérive totalitaire. 

A l'aune de la fin d'un cycle sur l'échiquier politique que nul ne peut nier, on mesure la vanité, dans toutes les acceptions du terme après des affirmations médiatiques de Pravind Jugnauth et ses roitelets s'imaginant  prodigieux malgré les scandales et les gabegies de ces derniers mois.

Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus pour citer Beaumarchais..... 

Reprenant en chœur avec tambour et trompette accompagné au chant par le coq cette fois, Paul Bérenger a repris son refrain favori en prenant tout de même soin de ne pas nous fracasser les limaçons des oreilles internes. Les deux leaders des deux partis traditionnels ainsi que Roshi Bhadain ont décidé d'imposer un ultimatum à Navin Ramgoolam après les propos égocentriques d'Eshan Joomun. Ce dernier aurait déclaré que son parti, en l'occurrence le parti travailliste était suffisamment populaire pour prétendre à une victoire en solitaire aux municipales. Vu la réaction timorée d'Arvind Boolell et la réaction tardive de Ramgoolam, certes dans le sens du poil de son député, on peut conclure que le lexique employé par Eshan Joomun n'était pas anodin.  

Prenant la parole après plusieurs jours, Navin Ramgoolam a affirmé qu'au sein du ptr tous les membres étaient libres de s'exprimer, tout en se contredisant lui même car l'ancien premier ministre, derviche tourneur patenté souvenons nous du cas d’Ezra Jhuboo en 2017, morigéné pour avoir osé émettre quelques critiques à l’encontre de certains membres du parti.  

Chaque membre des rouges est certes autorisé à s'exprimer mais selon les critères établis par leur leader, posons nous donc la question suivante: Eshan Joomun était il téléguidé par Navin Ramgoolam? Qu'en pense Arvind Boolell? Qui de sa résilience? Peut-on envisager un scénario à la Bodha dans le cas d'Arvind Boolell? 

La mésentente entre les leaders de la plateforme commune était somme toute prévisible,    

Les trois leaders ont émis le souhait que Navin Ramgoolam renonce d'être présenté comme le futur premier ministre au sein de la plateforme commune, au cas contraire une séparation pourrait être scellée avec le leader honni du ptr. . Avant de chanter les louanges de Nando Bodha, le chef des militants se doutait bien que Navin Ramgoolam n'avait aucunement l'intention d'abandonner son ambition ultime de reprendre son fauteuil de premier ministre, ce scénario était cousu de fil blanc mais il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir......

Le chef des mauves qui autrefois marchait dans la lignée de Maximilien Robespierre et aujourd'hui réduit à garder le temple des militants à la manière du savetier Simon. 

Voici la blague la plus drôle de la semaine, nous avons en effet la confirmation absolue que le chef des rouges est le fils spirituel du sapeur Camember.

Navin Ramgoolam semble exalté par les réactions provoquées par ce parlementaire de son parti. 

Malgré toutes ses défaites électorales, l'ancien premier ministre n'a rien retenu de ses erreurs du passé, toujours convaincu peut on imaginer après consultation probable auprès de sa diseuse de bonne aventure qu'il redeviendra un jour premier ministre afin de se venger de la famille Jugnauth.

Aveuglé par sa quête personnelle, il n'a que faire du souhait de l'électorat, l'égot surdimensionné qui perdure sur la scène politique rend stupide ses tenants et divise ses victimes. La semaine écoulée n'a pas, hélas, cruellement invalidé mes observations.  

Cette posture affligeante du leader des rouges demeure néanmoins le meilleur atout de Pravind Jugnauth, il est impératif pour ce dernier que Navin Ramgoolam reste cohérent envers lui-même afin d'être assuré de demeurer à la tête du pays pour longtemps encore. 

Il est totalement improbable d'imaginer que le fils de feu SSR accepte de réintégrer les rangs de la plateforme commune avec les nouvelles conditions qui lui sont désormais imposées, son égo en fera opposition, sans compter qu'il perdra la face devant les membres de son parti.  

A mon humble avis, l'électorat mauricien restera divisé tant qu'un leader charismatique avec la capacité de rassembler n'émerge pas. Le scrutin mauricien est complexe, beaucoup de nos concitoyens malgré toute cette véhémence ressentie aujourd'hui pourraient s'exprimer autrement quand ils seront appelés à se rendre aux urnes.  

Cette semaine, à plusieurs reprises nous avons constaté une épidémie de dépression en cour de district de Moka, en effet plusieurs témoins devenus multimillionnaires dans un temps record non grâce à leur talent mais à leur proximité avec le pouvoir en place.

Stupéfaits d’être roulé dans une farine judiciaire et médiatique pétrie spécialement pour eux, ils sombrèrent soudainement dans un état de dépression. L'un d'entre eux est allé jusqu'à croire qu'il était doté de qualités peu communes, s'est employé à utiliser des subterfuges pour duper l'édile. 

Ne lui jetons pas la pierre, le propriétaire de Bo Digital a vécu dans un monde régi par la faillite morale dont il est un fervent disciple, il vient tout juste d'apprendre qu'il était prohibé de débiter des affabulations dans une cours de justice, ce qui a provoqué chez lui de soudaines troubles psychologiques. 

Si Molière était encore de ce monde, il aurait là un casting très relevé pour interpréter Argan, le malade imaginaire..... 

Counsel Valayden et Mr Rama sont deux identités assez distinctes l'une de l'autre, le leader des Avengers rassemble autant que le porte parole de GREA peut diviser. L'avocat et son combat pour la justice suscite l'admiration mais l'idéologie de l'activiste politique provoque quelques réticences notamment sa lutte de longue date pour la dépénalisation du gandia.  

Il faut à tout prix que le camarade Valayden résiste à la tentation de transfigurer sa passion pour la justice dont le brio n'est jamais en défaut en vendetta politique afin de régler ses comptes avec un bon nombre de personnalités au sein de ce milieu, l'amalgame pourrait casser l'élan de cette révolution culturelle que connaît actuellement Maurice. 

Toute cette agitation actuelle sur la scène politique n'est pas de bon augure, il faut éviter de diviser davantage l'électorat afin d’avoir un scrutin représentatif de la majorité, conforme à la démocratie. 

Vive La République!!!!

 

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